Juliette Tarsia Photographe Auteur Sculpteur

Juliette Tarsia    Photographe    Auteur   Sculpteur

Les escaliers

Les escaliers

 

Deux par deux

Quatre  par quatre

Certains les montent avec rapidité

Certains ont des bagages trop lourds à porter

Ils trouvent des voisins pour les supporter

On  attend les plus faibles

On les aident à monter

Le but est de continuer

Il y a tellement de marches

Parfois essoufflés

On reste sur le côté

On laisse passer

On s’assoit

Et les gens commencent à se bousculer

Celui qui sera le premier

Celui qui va abandonner

Se laisser dégringoler

On entend le raisonnement de cette société

Celle qui attend patiemment

Tenant la main de l’enfant

Elle regarde la grande spirale

Si belle par sa volupté

Si froide par son idéal

Et tous ces gens entassés

Les architectes du temps

Se sont, semble- t- il , bien appliqués

À fabriquer chaque marche pour une destinée

Certains rejoignent cette femme avec son enfant

Pendant un moment partagé

Il commencent à se parler

A raconter leur vie

Le manque d’être aimé

la solitude d’être oublié

Leur perte d’identité

Cette impression d’impossibilité

Laissons les passer

Tous ces gens trop occupés à monter

Ces milliers de marches d’escaliers

Penser différemment serait insensé

Pourtant, à la fin, il y a une porte

Un toit, un ciel et j’ai bien le temps d’y monter

Allez viens, je vais te raconter

Pourquoi je préfère vivre un moment sur le palier

De toute façon nous n’avons pas la clé

Je rencontrerai moins d’imbéciles

Des gens moins pressés

C’est cela la richesse de notre solitude

Elle est notre liberté indescriptible

Le désespoir est une forme supérieure

À leurs critiques exacerbées

Nous l’appellerons le bonheur

Pour ne point les vexer

Et ces marches, je préfère

les descendre que les monter

Ouvrir la grande porte du hall

Et marcher sur un terrain arboré

Avec le vent, avec la  terre

Nous savons que le possible

Est un chemin de traverse

Que peu d’entre nous prendront

Par peur d’échouer

Tu verras nous y arriverons

Garde toujours  cet espoir

Nous ne sommes pas obligés

De subir tous ces regards

Toutes ces trahisons

Toutes ces humiliations

Toutes ces déceptions

De tous ces cons

Non, mon enfant

Notre liberté

Est que nous avons le choix

Que d’autres ne s'autorisent  pas

Par crainte de ne pas être dans le moule

Des marches

Des architectes

Des gens

Des escaliers

Si bien tracés.

 

Juliette

 http://www.jepoeme.com/forum/poeme/Les_escaliers/485703/1.html

 

 


 

« La vie a mille aspects, le néant n’a qu’un moule »

    Anaïs Ségalas

 

 

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14/02/2013
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