Juliette Tarsia Photographe Auteur Sculpteur

Je suis

Je suis,

Mais je ne suis pas.

Vous me regardez.

Mes cheveux coupés,

Mon bras tatoué.

Je suis.

Mais je ne suis pas,

Ce que vous pensez de moi.

Mon allure garçonne :

Cela ne vous regarde pas.

Je suis,

Mais je ne suis pas.

Cette femme que je cache en moi,

Celle-là vous ne la voyez pas.

Le voile que je porte

Me protège des gens

Qui aiment paraître

Et qui oublient l’être.

Je suis,

Mais je ne suis pas.

Lorsque je marche

Avec mon jean troué,

Mes bottes salies,

Par la poussière des quais,

Je suis.

Mais je ne suis pas.

Faudrait-il encore

Me suivre.

Mais je suis loin déjà.

Mais jugez-moi,

Condamnez-moi.

Je suis.

Mais je ne suis pas.

J’ai jeté dans un grand sac

Tous mes apparats.

Vous me questionnez,

Mais je ne suis pas là.

Pour que vous aimiez

Ce que je suis

Ou ne suis pas,

Que voulez-vous de moi ?

Que je vous raconte

De qui je suis aimée ?

De qui j’ai aimé ?

De qui je suis abandonnée ?

De qui m’a pardonné ?

Celui qui partage ma vie ?

Celui qui ne se raconte pas ?

Oubliez cela.

Je suis,

Mais je ne suis pas.

Il y a le résultat :

Mes équations à moi

Ne se calculent pas.

Elles ne font que s’additionner,

Et se soustraire dans chacun de vos pas.

Juliette.

«Etre vrai, peu le peuvent « 

De Friedrich Nietzsche