Juliette Tarsia Photographe Auteur Sculpteur

Juliette Tarsia    Photographe    Auteur   Sculpteur

Lazio le violoniste

 


 

Il est Lazio le violoniste

Son épaisse chevelure noire descend jusqu'à l'épaule,

Ses yeux sont gris mais il absorbent une teinte bleutée,

Selon la lumière de fin de soirée

Son nez est fin, sa bouche est généreuse

Il est grand et élégant

Il a l’insolence de sa jeunesse

Son regard sombre

Vous invite dans son histoire :

"Je suis l’homme au violon

Quand l ‘été revient

J’apparais

Vous ne savez pas de quel pays

Je viens, mais qu’importe !

La nuit, je joue dans le quartier

Sur la place,

Les jeunes femmes ne me regardent pas

Elles préfèrent les jeunes hommes bien habillés

Avec leur jeans bien serrés et  teeshirts colorés

leurs derniers smartphones qui n’arrêtent

Pas de sonner

Mais les femmes d’âge mur

Qui boivent leur petit vin rosé

Passent du temps

A me contempler.

Certaines m’aiment pour un soir

Dans des draps de coton ou de lin

Peu importe, je joue dans tous les coins

Ma mélodie les entraine

Je me donne la nuit

Aux femmes mal aimées

Pourtant, j’aime tant jouer du violon

Mais il faut croire

Que mon corps est le seul instrument que

Ces femmes sachent écouter

Mon violon dans son écrin

Ne manque de rien

Chaque soir, je le prends dans mes bras

Je l’étreins, et nous jouons

Notre mélodie encore une fois

Le matin avec ma chemise froissée

Mon gilet mal boutonné

Leurs regards fatigués, d’un geste

Elles me disent de m’en aller

C’est comme cela, rien ne peut changer

Elles retournent à leur réalité"

 

Je l’ai aperçu un matin  mes croissant à la main,

 Il sortait d’un hôtel particulier

Son regard a croisé le mien,

Il m’a frôlé, j’ai sentie sa chaleur, sa douceur

L’espace d’un moment

Son violon à la main, son pas pressé

Je me suis arrêtée, j’écoutais

La cadence de ses pas sur les pavées

Si affirmée, presque parfait.

L’été vous pouvez le rencontrer,

Un peu avant seize heures

Près des maisons abandonnées

Là ou les gens n’aiment pas aller

Dans un grand pré,

Il s’allonge dans l’herbe chaude

Le soleil éclaire son teint mat

Il prend son archet

Son violon dans le vent

Ses doigts agiles, le caressent

J’entends son chant, magnifique

Il joue avec son âme

Leurs corps de bois et de chair se composent

Chaque mouvement est si élégant

Il semble être venu d’un autre temps

J’admire sa  vie de bohème

Assise, je l’écoute

Sa symphonie ouvre mon carnet

Et j’écris au rythme du violon

Cet été, je sais qu’il reviendra

Je l’écouterai encore et peu importe

Ce qu’il est, ce que les gens disent de lui

Il est un artiste il n’a pas besoin de se justifier

Il se fout de son talent

Pour lui l’important c’est de jouer

Pas de conservatoire,

Pas d’étude à terminer

Son violon est sa liberté

Et le temps que durera

La partition de sa jeunesse

Il ne jouera  pour aucune des règles

De notre société.

 

Juliette

 



24/03/2013
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